Dire la vérité, c’est affirmer clairement que la crise vient d’un partage de plus en plus inégal des richesses. Et que ça n’est pas une fatalité. Le chômage et la précarité atteignent des niveaux tels qu’ils déstabilisent l’ensemble de la société : la peur du chômage est dans toutes les têtes et le « Si tu n’es pas content, va voir ailleurs » remplace toute négociation sur les conditions de travail ou les salaires. De ce fait, dans tous nos pays, la part qui va aux salaires dans la richesse nationale a très fortement baissé. Un nombre croissant de femmes et d’hommes n’a plus de quoi vivre dignement avec son salaire.
En trente ans, des sommes colossales qui auraient dû aller aux salariés – donc aussi aux caisses de Sécurité sociale par les contributions et à l’État par l’impôt – sont parties vers les marchés financiers et ne reviennent jamais, sous aucune forme vers les salariés. Pour maintenir, malgré cela, un haut niveau de consommation, on a poussé les salariés à s’endetter et on constate maintenant que ce système ne peut plus durer. Et ce n’est pas en diminuant encore les salaires (pour être un peu plus compétitif que le voisin) qu’on va sortir de cette situation…
« Aucune sortie de crise n’est à attendre tant que le chômage restera à un niveau aussi élevé et que la part des salaires restera aussi faible », affirme l’ONU*
Nouvelle Donne de réflexion donc : la justice sociale n’est pas un luxe auquel il faut renoncer à cause de la crise. Au contraire : reconstruire la justice sociale tout en répondant à la crise environnementale est LE seul moyen d’en sortir. La justice sociale n’est pas une récompense de la réussite économique, elle en est la condition.
*Les Echos 28 septembre 2013
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