mercredi 29 mai 2013

Pierre Larrouturou : "Si on ne change pas de modèle, la crise ne peut que s'aggraver"

Invité  : Pierre Larrouturou, économiste et l'un des fondateurs     du Collectif    Roosevelt, auteur de nombreux ouvrages. Il se prononce pour le    passage à  la semaine de travail de 32 heures, la séparation des banques de dépôt et des banques d'affaires ou encore un véritable traité européen de convergence sociale.
Pierre Larrouturou, économiste et l'un des fondateurs du Collectif Roosevelt © Pascal Ito / Flammarion


mardi 28 mai 2013

Retraites : la mauvaise réforme au mauvais moment

LAURENT MAUDUIT*

En voulant aller vite, le gouvernement prend donc le risque de faire l'impasse sur un débat majeur : croit-on vraiment qu'il est possible de rétablir l'équilibre des régimes de retraite dans un contexte de chômage historique?

Manifestation des retraités pour protester contre la baisse de leur pouvoir d'achat et d'éventuelles baisses du montant des pensions - GIRAUD FLORE/SIPA
Manifestation des retraités pour protester contre la baisse de leur pouvoir d'achat et d'éventuelles baisses du montant des pensions - GIRAUD FLORE/SIPA
Est-ce de la désinvolture ? Ou bien de la maladresse ? Voire du cynisme ? En tout cas, le fait est là, stupéfiant : le gouvernement a lancé la prochaine réforme du système des retraites de la plus mauvaise des façons. Comme s'il se moquait éperdument des réactions d'indignation que cela pourrait susciter dans l'opinion et notamment dans les milieux les plus modestes. 

Ce qu'il y a de stupéfiant, c'est d'abord la forme retenue par l'Elysée et Matignon pour promouvoir cette réforme. Nulle véritable concertation ! Nul débat approfondi pour tenter de trouver des pistes nouvelles ou originales - il en existe ! - qui n'aggravent pas encore davantage la politique d'austérité. C'est à la hussarde que les dirigeants socialistes ont visiblement choisi d'agir. 

Après le défilé au pas de course, le 13 mai, de tous les dirigeants syndicaux et patronaux dans le bureau du Premier ministre, puis un nouvel et bref échange, les 20 et 21 juin, à l'occasion de la prochaine conférence sociale - qui aura de nombreux autres dossiers à son ordre du jour -, la consultation, si on peut appeler cela ainsi, sera bouclée. Et, en deux temps, trois mouvements, un projet de loi sera couché sur le papier pour être entériné à l'automne par le Parlement. 

Au diable la démocratie sociale ! C'est donc au pas de charge que tout cela va être mené. A la baguette ! Et s'il en sera ainsi, si les partenaires sociaux n'auront quasiment pas leur mot à dire, c'est que, sur le fond, les dés en sont déjà jetés. François Hollande n'a en effet pas même pris soin de sauver les apparences et de faire croire que toutes les bonnes idées étaient les bienvenues. 

Non, dès le 28 mars, il a signifié par avance, sur France 2, que, pour financer les 20 milliards d'euros de déficit des régimes de retraite attendus en 2020, « il va falloir faire des efforts », et notamment accepter un allongement des durées de cotisation. « Ceux qui auront cotisé longtemps devront partir à temps. Mais la durée de vie s'allonge. La durée de cotisation devra s'allonger aussi », a-t-il prévenu. Plusieurs ministres ont, dans le même temps, suggéré qu'une désindexation des retraites pourrait venir compléter la réforme. 

Ceci explique donc cela : à quoi bon en effet organiser des palabres interminables pour savoir s'il vaut mieux augmenter les durées de cotisation, baisser les prestations, majorer les cotisations ou chercher encore d'autres pistes alternatives, si le chef de l'Etat s'est autorisé à trancher le débat avant même qu'il ne soit officiellement ouvert ? On comprend mieux, dans ces conditions (assez peu démocratiques), que le gouvernement ait préféré ne pas s'embarrasser d'une trop longue concertation. 

Ce choix d'une méthode autoritaire et rapide présente toutefois de graves dangers. A cela, il y a une première raison - qui renouvelle fortement les controverses habituelles autour de la réforme des retraites. De nombreux économistes font valoir que la dérive actuelle des comptes sociaux, et notamment des régimes de retraite, est d'abord le produit de la crise économique historique dans laquelle l'Europe et la France sont plongées et du chômage de masse qu'elle a engendré. 

Dans cette optique, l'urgence, c'est d'abord de trouver les chemins d'une nouvelle politique de croissance, pour relancer l'emploi qui, mécaniquement, permettra aux régimes sociaux de trouver de nouvelles marges financières. Et ce n'est surtout pas, à l'inverse, d'aggraver à cette occasion encore un peu plus une politique d'austérité qui asphyxie l'économie et menace par ricochet les comptes sociaux eux-mêmes. 

En voulant aller vite, le gouvernement prend donc le risque de faire l'impasse sur un débat majeur qui prend de plus en plus d'ampleur : croit-on vraiment qu'il est possible de rétablir l'équilibre des régimes de retraite dans un contexte de chômage historique ? L'urgence, c'est l'emploi, et ce devrait être la seule, car de lui tout dépend, y compris l'avenir de notre modèle social. 

Mais, dans la foulée, le gouvernement clôt aussi d'autres débats qu'il aurait été utile, au contraire, d'ouvrir. Durant de longs mois, avant l'alternance, les dirigeants socialistes avaient ainsi promis que l'une de leurs ambitions serait d'aligner la fiscalité du capital, très avantagée, sur celle du travail, très pénalisée. Un débat calme et serein sur l'avenir des régimes de retraite aurait donc pu permettre de réfléchir à cette question. 

Et de trouver de nouvelles pistes de financement des régimes de retraite qui s'éloignent de la punition sociale que réclame à chaque occasion le Medef, avec à la clé un relèvement progressif des durées de cotisation jusqu'à quarante-trois ou quarante-quatre ans. 

Au passage, dans cette incompréhensible précipitation, le gouvernement fait aussi l'économie d'autres débats, notamment sur les pistes alternatives de financement. Un seul exemple : pourquoi les socialistes ont-ils depuis longtemps renoncé à trouver des idées pour abonder le fonds de réserve des retraites ? L'idée était judicieuse et a été laissée en jachère depuis plus d'une décennie. 

Et puis, il y a le dernier risque, le plus grave. Le risque de la colère sociale. En allant vite, François Hollande veut le conjurer. Mais il n'ignore pas qu'il peut, tout à l'inverse, l'attiser. 

* laurent.mauduit@mediapart.fr 

Sur le quai des milliardaires, à Antibes

vendredi 10 mai 2013

Sarkozy rêve de putsch en se rasant


Après Jean-François Copé qui veut un nouveau mai 58, Nicolas Sarkozy se dit prêt à « revenir » si nécessaire. L’idée du putsch ferait-elle son chemin à droite ?


Nicolas Sarkozy à Bruxelles, mars 2013 - Virginia Mayo/AP/SIPA
Nicolas Sarkozy à Bruxelles, mars 2013 - Virginia Mayo/AP/SIPA
Une étrange musique se fait entendre sur les bancs de la droite, une musique martiale qui est aux valeurs républicaines ce que Claude Guéant est à la peinture Hollandaise du XVIIème siècle. 

Passe encore que certains de ses ténors aient instruit à l’encontre de François Hollande un procès en illégitimité. Sans doute est-ce un legs historique de la royauté d’inspiration divine. 

De tout temps, les forces conservatrices ont considéré qu’elles avaient un droit d’ainesse politique leur conférant les rênes du pouvoir pour l’éternité, tel un CDI transmis de génération en génération. 

Il suffit que la gauche soit élue pour qu’elles entrent en transes, et demandent qu’on leur rendre leur sceptre comme un gosse à qui on aurait piqué son jouet pendant la récréation. Sauf qu’en l’occurrence, si la gauche a été mal élue, elle l’a été. 

Tout au long de la jacquerie anti mariage gay, on a senti à droite une volonté de passage en force digne d’une République bananière. 

Qu’un Henri Guaino découvre sur le tard le charme des défilés de rue, on veut bien. Mais cette illumination ne confère pas à l’UMP le droit à l’insurrection incivique. Ensuite, il y a eu l’ineffable Jean-François Copé et son rêve d’un nouveau mai 1958. Bizarrement, la confession n’a guère ému des gazettes plus sensibles aux mises en cause de la démocratie à Caracas qu’à Paris.  

On rappellera que mai 1958, sauf erreur, fut un mini coup d’Etat, consécutif au putsch militaire des généraux factieux dans l’Algérie occupée. C’est ce qui permit à de Gaulle, revenu en sauveur suprême, de faire sauter la IVème République vermoulue, dirigée par les socialistes de l’époque. 

Certes, l’histoire ne repasse pas les plats. Mais comme modèle de cuisine démocratique, il y a mieux. 

Et puis voilà Sarkozy qui s’en mêle. Voilà l’ex président, naufragé des urnes, conférencier de luxe, un jour à Montréal, un autre à Las Vegas (ce qui ne s’invente pas), qui fait savoir que s’il le faut, il est prêt à reprendre du service. Ah bon. En vertu de quoi ? Après quelle élection ? Au nom de qui ?       
         
Selon Le Parisien, juste avant de boucler ses valises pour la Mecque des jeux, Nicolas Sarkozy a laissé entendre que la société française était « très fragile ». C’est vrai, mais il y est peut-être pour quelque chose, non ? On veut bien que l’an I du Hollandisme n’incite guère à faire la fiesta, mais cinq ans de Sarkozysme incitent encore moins à rêver de son come back. 

Le mari de Carla Bruni n’en pousse pas moins une étrange chansonnette : « Je vais peut-être être obligé de revenir ». Mais où se croit-il ? 

Nicolas Sarkozy donne une conférence au Waldorf Astoria Hotel, à New York, octobre 2012 - Waldorf Astoria Hotel
Nicolas Sarkozy donne une conférence au Waldorf Astoria Hotel, à New York, octobre 2012 - Waldorf Astoria Hotel
Jusqu’à preuve du contraire, le Président de la République en titre n’est pas brutalement décédé. Il n’est menacé d’aucune sorte d’empêchement imposant de prendre des mesures d’urgence. 

Et si Nicolas Sarkozy veut « revenir », il peut le faire très aisément en rentrant chez lui, dans les beaux quartiers, pour essayer de régler ses problèmes avec la justice. 

Personne ne lui en demande plus. Cela lui laissera le temps de se préparer à une éventuelle candidature en 2017, s’il gagne sa pace parmi les prétendants UMP et s’il peut patienter jusque là. Au cas où l’échéance serait trop lointaine et qu’il préfèrerait « faire du fric », comme on dit chez ces gens-là, libre à lui. 

Pour le reste, la moindre des choses serait qu’il s’abstienne d’alimenter des rumeurs visant à laisser croire que le pouvoir est par terre et qu’il suffit de se baisser pour le ramasser. 

On attend de lui, par respect de son ancienne fonction, qu’il ne succombe pas aux sirènes factieuses qui séduisent certains de ses amis venus d’une famille politique où l’on considère vite la République comme la « gueuse » honnie. Bref, on attend de lui qu’il s’inspire davantage des préceptes de François Fillon que des coups de menton de Patrick Buisson. 

Interrogé sur les récents propos de son ancien Premier ministre, qui le traitait de « lapin Duracell », Nicolas Sarkozy a eu cette formule : « C’est un loser », autrement dit un perdant. 
Un perdant respectueux des principes républicains, à droite, cela devient une denrée rare.      

jeudi 9 mai 2013

Géopolitique, constats, idées, solutions ... Bougeons-nous!





Il y a 40 ans
 Alain. Peyrefitte publie: " Quand la Chine s'éveillera"

Aujourd'hui
Le monde est un grand village avec le même système économique
Arrivée des pays émergeants souhaitant notre standard de vie
L'Europe endormie, inefficace propage le chacun pour soi ...
La mondialisation des échanges non régulés, c'est le cauchemar ...
L'aide aux pays pauvres,victime collatérale de la crise (-4% en 2012)
3 milliards de Samouraïs asiatiques performants face à:
65 millions de Gaulois individualistes, désabusés, sans ressort ...
500 millions d'européens avides de consommation, hum!, et désunis ...
... C'est l'arroseur arrosé!

Les Prédateurs
Le monde financier: la spéculation contre l'intérêt général
Le monde politique avide du pouvoir, aux antipodes de des réalités de chacun ...

Les complices
Les valets de la techno-science, le fric mais pas l'intérêt général
Les médias sous influence, bernant le citoyen consommateur
avec la publicité lobotomisante encourageant un désir
effréné de biens éphémères et superflus, le toujours plus et mieux que son voisin,
la compétitivité stressante et destructrice où seuls les meilleurs pourront rester.
La croissance chère à nos économistes et nos politiques
ne peut être infinie, car on exploserait et bien avant il n'y aurait plus assez de
"matière" sur notre planète pour l'alimenter.
Pourtant c'est le seul recours qu'on nous soumet pour palier à la demande légitime et aux
remboursements de nos excès ainsi que de nos  folles envies.
La croissance qu'on veut nous faire admettre comme paradigme est dangereuse et suicidaire.
Toute croissance a une fin. Il n'y a guère qu'en mathématiques qu'on peut l'imaginer infinie.
D'ailleurs il n'y a jamais assez de place sur le tableau pour sa représentation.
Non la croissance existe mais elle s'arrête un jour, elle ne peut perdurer à ce rythme.
Le bout du tableau se rapproche et le mur aussi.

Conclusion
De crise en crise, notre système s'avère néfaste .. 
On l'améliore ou on en change car face à 7 milliards de consommateurs
et avec la pénurie des ressources naturelles, la démographie, le développement 
mondial du tissus urbain, l'exode des populations vers les côtes,
nous allons dans le mur de nos illusions.

Avec bon sens sauvegardons la vie et la cohésion sociale,
en partageant le travail et les richesses sur une planète apaisée.
L'Europe et particulièrement nous devons donner l'exemple.
C'est une Bastille à prendre pour le genre humain!
Révoltons nous contre ce système injuste et suicidaire, ou nous en crèverons!
Ensemble imaginons un vivre ensemble plus sobre, plus solidaire
pour que l'homme continue sa belle aventure encore pendant des siècles sur notre Terre nourricière ...
L'utopie peut et doit devenir réalité.
Réveillons-nous ... Il est temps.
Courage!



Ci-dessous un schéma de l'Europe
A faire tournoyer autour de vous sans modération! 

Didier Wannehain