mercredi 31 août 2011

Actionnaires : leurs dividendes ont retrouvé les sommets



Actionnaires : leurs dividendes ont retrouvé les sommets

1,9 milliard d'euros ! C'est le colossal montant des revenus du capital que se sont partagé les patrons-actionnaires de notre classement. Là encore, tous ne le méritent pas.

Engluée dans les méandres de l'affaire Woerth et dans ses règlements de comptes familiaux, Liliane Bettencourt a sans doute passé une difficile année 2010. Mais la riche héritière, qui possède 30,9% du capital de L'Oréal, en gardera quand même un bon souvenir : 334,2 millions d'euros de dividendes versés par son entreprise, un pactole en hausse de 20% par rapport à 2009. Grâce à quoi la reine des cosmétiques arrive une fois encore largement en tête de notre hit-parade annuel des actionnaires les mieux rémunérés.
Mais ses poursuivants n'ont pas pour autant démérité. En moyenne, les cinquante premiers actionnaires de France ont vu leurs coupons s'arrondir de 12% par rapport à l'année précédente, de quoi faire pâlir d'envie les salariés, qui ont dû se contenter de moins de 3% d'augmentation. Pour certains patrons propriétaires, la hausse a été bien plus substantielle encore. Bernard Arnault, qui détient 76,4% de la holding Groupe Arnault (possédant LVMH via Dior), a vu par exemple ses dividendes bondir de 27% en 2010, à 205 millions d'euros. Au total, les gros bonnets de notre classement se sont partagé 1,9 milliard d'euros.
S'ils ont à ce point fait bombance, c'est que leurs entreprises ont affiché de remarquables résultats. Essorés par la crise financière, les profits de ces dernières ont rebondi en moyenne de 50% en 2010. La hausse a été particulièrement impressionnante dans le luxe (+ 72% pour LVMH), ou encore dans l'automobile : Peugeot, qui était tombé dans le rouge en 2009, a recommencé à faire des étincelles (1,1 milliard d'euros de bénéfices). Portées par ces performances, 70% des grandes sociétés ont augmenté l'an dernier leur distribution de dividendes, parfois de façon spectaculaire. Le maroquinier Hermès, par exemple, a fait exploser ses transferts aux actionnaires de 43%, et le groupe Bolloré les a carrément multipliés par plus de deux.
Pourtant, et quoi qu'en pensent les polémistes, la plupart des entreprises sont quand même restées raisonnables : elles ont fait valser les coupons beaucoup moins vite que les profits. Si bien que la part des dividendes dans les bénéfices, qui avait culminé à 50% en 2009, est retombée au niveau plus acceptable de 38%. En somme, nos patrons propriétaires ont raflé une portion proportionnellement plus petite du gâteau, mais, comme ce dernier était plus gros, ils s'en sont quand même mis beaucoup plus dans les poches que l'année précédente. Excellente martingale…
Leur festin est d'autant plus délectable que la rémunération des actions jouit toujours d'une fiscalité extrêmement avantageuse. L'Etat laisse en effet le choix à ses bénéficiaires de la réintégrer dans leurs revenus après abattement de 40%, ou d'opter pour un prélèvement libératoire à 31,3%. Ce cadeau est justifié par le fait que, avant de distribuer des dividendes, les entreprises ont déjà acquitté l'impôt sur les sociétés. En réalité, il sert surtout à ne pas faire fuir les investisseurs. Pas étonnant, en tout cas, que les patrons actionnaires préfèrent encaisser des coupons plutôt que des salaires et autres primes surtaxées. Xavier Niel, le fondateur de Free, ne s'est versé par exemple en 2010 qu'un salaire de 173 000 euros. Autant dire un pourboire, comparé aux 14 millions d'euros de dividendes perçus pour les 63,9% qu'il détient dans Iliad, la maison mère de Free.
A noter que, le plus souvent, ces millions transitent par une cascade de sociétés de participation. La famille Pinault, par exemple, perçoit ses coupons de PPR – dont elle détient 40,7% – via sa holding Artémis. Ces sociétés non cotées n'ayant de comptes à rendre à personne, il est très difficile de connaître la part exacte des dividendes qui tombent effectivement dans les poches des actionnaires. On en est réduit à croire sur parole les – rares – patrons propriétaires qui acceptent de lever un coin du voile sur leurs avoirs. Pierre Bellon, par exemple, affirme que lui et sa famille perçoivent à peine 12% des 54,8 millions d'euros versés par le groupe de restauration Sodexo à sa holding Bellon SA.
Le reste servirait à rembourser la dette de 700 millions d'euros contractée par la holding familiale. Idem chez le cimentier Vicat, dont le président, Jacques Merceron-Vicat, et ses proches auraient consacré 38,8 des 40,8 millions engrangés à des remboursements d'emprunt. Plus modeste encore, la famille Mérieux jure quant à elle ne pas se verser un seul centime des revenus distribués par son groupe d'analyses biologiques BioMérieux : ces 22,8 millions d'euros seraient pour l'essentiel réinvestis. Reste que, même si les familles ne les encaissent pas tout de suite, ces sommes plantureuses finissent toujours par leur revenir.
Xavier Diaz
Consultez notre classement des patrons-actionnaires les mieux payés :
Méthode
 de l'enquête : Pour cette partie consacrée aux actionnaires, les experts du cabinet PrimeView ont comparé la progression des profits et celle des dividendes entre 2007 et 2010. Un feu vert signifie que le dividende versé par la société contrôlée, ou qui constitue la principale participation de l'actionnaire cité (pour Bernard Arnault, François Pinault et Serge Dassault), a moins augmenté que le bénéfice net par action. En orange, le revenu indiqué est dans la bonne moyenne. En rouge, il est jugé trop élevé.
Capital.fr


          

mardi 30 août 2011

Taxez-nous! supplient les RICHES

Taxez-nous disent-ils, car ils sentent que s'ils ne font pas un geste les peuples vont se retourner contre eux.
Ils ont peur, alors ils nous tendent un petite pièce, pour se montrer charitable et nous montrer la voie de la solidarité Faire un geste pour mieux demander des efforts au peuple et aux classes moyennes. C'est pour mieux faire passer la potion amère que NOUS allons payer; c'est pas eux! c'est bien nous qui allons souffrir.C'est machiavélique, cynique, violent.
Nous ne sommes plus dans la lutte des classes, non non, c'est dépassé, ringard
NOUS SOMMES DÉSORMAIS DANS LA GUERRE DES CLASSES ET LES RICHES SONT EN TRAIN DE LA GAGNER!
Pour cela ils utilisent des armes psychologiques comme la dette, en faisant croire que c'est les peuples qui en sont les responsables alors que c'est une arme qu'utilisent les dominants pour asservir et appauvrir un peu plus les classes moyennes et laborieuses ...
Je vous le répète, c'est la guerre. Il va bien falloir qu'on se réveille si on ne veut pas mourir sous le néolibéralisme uniformisé sur la planète. Depuis la chute du mur de Berlin et la disparition des contre-pouvoirs de L'Europe de l'Est, le système capitaliste est roi sur la terre et se présente comme naturel à l'instar de l'eau du soleil et de la terre. Eh oui, c'est comme ça, on n'y peut rien disent-ils, ça fonctionne comme ça et on ne peut plus rien faire. Le déficit et la dette sont dus à 80% aux spéculateurs et les dominants financiers.
Le système capitaliste financier qu'il nous imposent tue les pauvres et les classes moyennes. Il n'y a pas de crise de la dette, mais une crise des recettes à cause de l'optimisation fiscale dont usent et abusent les riches.
Quand allons nous nous révolter?

JE VOUS RECOMMANDE L'ECOUTE DE CETTE EMISSION
Vous pouvez passer les premières minutes consacrées au répondeur de l'émission et aller directement à la minute 12:00

jeudi 25 août 2011

Dominique Strauss Kahn est-t'il indispensable à la Gauche et à la France?



Le tout récent abandon des charges par le procureur dans l'affaire DSK semble conduire certains à tirer de rapides conclusions. On entend déjà ici ou là les soutiens politiques de Dominique Strauss Kahn en France expliquer que ce dernier est indispensable à la Gauche et à la France.

Je ne peut me résoudre à voir DSK jouer à nouveau un rôle important au sein du parti.

Le PS a en son sein bien des talents, pour qu'on puisse se passer des compétences de DSK.
Quant à ses fameuses compétences, à cette grande intelligence économique qu'on lui prête tant, je la remets en cause.

Qu'y a-t-il d'intelligent à défiscaliser les stock-options, ainsi que l'a fait DSK dans le gouvernement Jospin ?
Qu'y a-t-il d'intelligent à interdire l'instauration d'une forme de SMIC en Ukraine ?
Qu'y a-t-il d'intelligent à imposer les restructurations, pour ne pas dire la mort, des services publics en Grèce et en Irlande, suite à la crise bancaire ? Punir les victimes des banques est de gauche ?
Qu'-y a-t-il d'intelligent à approuver l'infamante réforme des retraites voulu par le gouvernement de François Fillon ? Ses propos : "on vit 100 ans, on ne va pas continuer à avoir la retraite à 60 ans" (Le Figaro, 20 mai 2010) lui ont valu les remerciements publics de Eric Wœrth, pendant que les Français manifestaient en vain….
Qu'y a-t-il d'intelligent à vouloir "créer une concurrence entre les établissements et mettre fin à l'hypocrisie du diplôme unique" ?
Qu'y a –t-il d'intelligent à privatiser un fleuron tel que France Telecom, avec le désastre managérial et social que cela a engendré par la suite ?
Qu'y a-t-il d'intelligent à se débarrasser de Air France, d'EADS, et de tellement d'autres "bijoux" de la République, que DSK est l'homme qui a le plus privatisé en France ? Le résultat : on privatise les bénéfices et on fait payer à l'État les déficits. Brillant…
Qu'y a-t-il d'intelligent à perdre la cassette Méry ? La fameuse cassette du collecteur des fonds secrets du RPR, au centre de l'affaire des HLM de Paris notamment… C'est pour le moins idiot…

Que serait un parti qui oublierait tout cela pour accueillir DSK tel un nouveau fils prodigue.

mercredi 24 août 2011

Palestine 194

Chers amis,

Dans 24 heures, le Conseil de Sécurité de l'ONU va se réunir à nouveau pour discuter de la demande d'adhésion de la Palestine comme 194ème Etat membre.

700 000 d'entre nous ont déjà rejoint la campagne. Mais nous devons être encore plus nombreux afin de pousser les pays clés à un vote favorable.

Avaaz a réalisé une vidéo saisissante qui raconte la véritable histoire du conflit et montre pourquoi cette demande est la meilleure chance de parvenir à la paix.

Cliquez pour la regarder et faites-la suivre à tout le monde -- allons jusqu'à un million de signatures:

Alors que la violence reprend et que les tensions montent au Moyen-Orient, une nouvelle proposition pour l'indépendance de la Palestine récolte un large soutien dans le monde entier -- si nous parvenons à la faire adopter à l'ONU, cela pourrait ouvrir une voie nouvelle vers la paix.

Mais la France et d'autres gouvernements clés n'ont toujours pas pris position et pour les pousser à soutenir cette indépendance, nous devons faire monter la pression publique. Beaucoup de gens estiment ne pas assez bien comprendre la situation pour pouvoir agir. C'est pourquoi Avaaz a réalisé une courte vidéo inédite qui raconte la véritable histoire du conflit. Si suffisamment de gens la regardent, signent la pétition et la diffusent au plus grand nombre, nos dirigeants seront contraints de nous écouter.

Nous sommes près de 10 millions à recevoir cet e-mail. A nous de changer la perception du Moyen-Orient et de créer une immense vague de soutien à la Palestine indépendante avant la réunion du Conseil de Sécurité de l'ONU prévue cette semaine pour discuter de l'initiative. Cliquez ci-dessous pour regarder la vidéo et signer la pétition, puis faites suivre ce message à tous vos contacts:

http://www.avaaz.org/fr/middle_east_peace_now_fr/?vl

La majorité des Palestiniens et des Israéliens veulent une solution au conflit fondée sur deux Etats, mais le gouvernement extrémiste en Israël continue d'autoriser la construction de colonies dans les territoires disputés, ce qui nourrit la haine et la violence. Et malgré des efforts répétés, les décennies d'initiatives de paix menées par les Etats-Unis ont échoué à contenir les ennemis de la paix et à obtenir un accord.

A l'heure actuelle, cette demande d'indépendance est peut-être la meilleure chance de sortir de l'impasse, d'éviter une nouvelle spirale de violences et de mettre les deux parties sur un pied d'égalité pour favoriser les négociations. Et une telle occasion risque de ne plus voir le jour avant des années.

Le mois dernier, les Palestiniens ont présenté leur requête au Conseil de Sécurité de l'ONU. Plus de 120 pays les soutiennent, mais les Etats-Unis rejettent cette demande et envoient un message clair à leurs alliés européens: un soutien à la demande légitime du peuple palestinien mettra à rude épreuve les relations bilatérales. A présent, c'est à nous de dire aux principaux dirigeants européens que l'opinion publique soutient cette initiative diplomatique non-violente et que leurs décisions politiques doivent être influencées par l'opinion des citoyens, et non pas par ce que les Etats-Unis préfèrent.

Notre campagne suscite une large adhésion partout dans le monde, près de 700 000 ont rejoint l'appel dès les premiers jours! La pétition a fait la une de grands journaux mondiaux, a été citée au Conseil de sécurité des Nations Unies et a été tweetée par le président palestinien en personne! Faisons aujourd'hui en sorte qu'elle résonne aux oreilles des dirigeants français et des autres principaux pays européens dont le soutien sera décisif. Cliquez ci-dessous pour regarder la vidéo et signer la pétition si vous ne l'avez pas encore fait, puis faites passer le message à tous -- allons jusqu'à un million de signatures:

http://www.avaaz.org/fr/middle_east_peace_now_fr/?vl

Beaucoup de désinformation circule sur le conflit israélo-palestinien et nous sommes nombreux à ne pas être certains de vouloir nous impliquer. Mais ce petit film expose clairement la situation et peut nous aider à agir. En tant que réseau mondial fort de près de 10 millions de membres issus de tous les pays de la planète, nous avons l'opportunité de provoquer un vote favorable qui pourrait mettre un terme à des décennies de violence.

Avec espoir,

Alice, Pascal, Emma, Ricken, David, Rewan, et toute l'équipe d'Avaaz

PLUS D'INFORMATIONS:

Israel/Cisjordanie: le Quartette inquiet (Le Figaro/AFP)
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/08/16/97001-20110816FILWWW00462-israelcisjordanie-le-quartette-inquiet.php

Demande de reconnaissance d'un Etat palestinien en septembre (Le Point/Reuters)
http://www.lepoint.fr/fil-info-reuters/demande-de-reconnaissance-d-un-etat-palestinien-en-septembre-13-08-2011-1362554_240.php

Avigdor Lieberman veut couper les ponts avec Abbas avant l'Onu (L'Express)
http://www.lexpress.fr/actualites/2/monde/avigdor-lieberman-veut-couper-les-ponts-avec-abbas-avant-l-onu_1018811.html

Le 20 septembre, les Palestiniens lancent le défi de leur Etat (Rue89)
http://www.rue89.com/2011/08/14/le-20-septembre-les-palestiniens-lancent-le-defi-de-leur-etat-217840

L'UE alarmée par les projets de colonies israéliennes (EurActiv)
http://www.euractiv.fr/ue-alarmee-projets-colonies-israeliennes-article


Soutenez le mouvement Avaaz!
Nous sommes entièrement financés par les dons et nous ne recevons aucune subvention de la part de gouvernements ou d'entreprises. Notre équipe fait en sorte que le plus petit don soit le plus efficace possible. Fait Esundon





Avaaz est un réseau citoyen mondial de 9 millions de membres
qui mène des campagnes visant à ce que les opinions et les valeurs des peuples influent sur les décisions mondiales. ("Avaaz" signifie "voix" dans de nombreuses langues). Nos membres sont issus de tous les pays du monde; notre équipe est répartie sur 13 pays et 4 continents et travaille dans 14 langues. Pour découvrir certaines de nos plus grandes campagnes, cliquez ici ou suivez-nous sur Facebook ou Twitter.

Ce message a été envoyé à didier.wannehain@gmail.com. Si vous souhaitez changer votre adresse, votre langue ou d'autres informations, contactez-nous en utilisant ce formulaire. Pour vous désinscrire, envoyez un email à unsubscribe@avaaz.org ou cliquez ici.

Pour contacter Avaaz, merci de ne pas répondre à cet e-mail. Ecrivez-nous plutôt en utilisant le formulaire suivant: http://www.avaaz.org/fr/contact, ou appelez-nous au +1-888-922-8229 (Etats-Unis) ou au +55 21 2509 0368 (Brésil).

Tout est dans la finesse

C'est pas merveilleux le pouvoir du FRIC!


mardi 23 août 2011

85% des Français ignorent la cause principale de la dette publique


Bonjour, je suis complètement d'accord avec l'auteur de cet article: (André Martin)

Le Sondage Harris Interactive pour Le Parisien/Aujourd’hui-en-Francehttp://www.harrisinteractive.fr/new... d’août 2011 fait en effet apparaître que « pour réduire la dette et les déficits publics, les Français préfèrent largement une contraction forte des dépenses à une nette augmentation des impôts (85% contre 12%) ».
Alors que la dette découle essentiellement du fait que l’Etat a renoncé à plus de 100 milliards d’euros de recettes fiscales (annuelles) en dix ans » … comme l’écrivait L’Expansion en juillet 2010.
La dette publique est un mécanisme de redistribution à l’envers, puisque les intérêts versés aux prêteurs (ceux qui ont des excédents) leur permet de faire grossir leur magot, au détriment de ceux qui sont contraints d’emprunter et de verser ces intérêts.
Le fait que la dette publique n’a cessé de croître depuis 1975 (voir la courbe surWikipédia) est donc tout simplement une aubaine pour les détenteurs de capitaux. Elle ne résulte pas d’un excès de dépenses de l’Etat puisque celles-ci sont restées stables depuis 20 ans, en pourcentage du PIB.

Comment expliquer simplement aux Français la problématique de la dette ?

Il faut certes expliquer le rôle pervers des agences de notation : caractère auto-réalisateur de leurs annonces, conflits d’intérêt etc … Par contre les agences de notation n’ont qu’une responsabilité minime dans la montagne de dettes publiques et privées accumulées par les pays occidentaux. L’abaissement des notes auquel elles procèdent est cohérent avec le fait que tout le monde s’accorde aujourd’hui pour dire que beaucoup de pays ne pourront jamais la rembourser l’intégralité de leur dette.
Est-ce convaincant de multiplier les arguments pour relativiser l’ampleur de la dette ? On peut comprendre l’utilité d’un déficit budgétaire pendant quelques années, notamment s’il s’agit de booster les investissements utiles pour l’avenir (éducation, mutation écologique et énergétique …). Mais les gens de bon sens ont l’intuition qu’il est aberrant et dangereux que des pays riches pratiquent les déficits budgétaires sans discontinuer pendant des décennies. D’autant que quand on parle de 5 % de déficit budgétaire (toujours exprimé en pourcentage du PIB), il faudrait parler d’un déficit de 25 %. En effet, il serait plus logique de rapporter le « trou dans le budget » au budget lui-même ( environ 400 milliards d’euros en 2010), au lieu de le rapporter au PIB ( environ 2 000 milliards d’euros).

Pour expliquer l’escroquerie économique, sociale et intellectuelle de la dette publique, mieux vaudrait probablement se concentrer sur 4 ou 5 questions essentielles

D’où vient l’accroissement continu de la dette publique ?
Notamment des 100 milliards d’euros de recettes fiscales (annuelles) auxquelles l’Etat a renoncé. Ainsi que des différentes techniques d’évasion fiscale très bien décrites dans l’émission « Pièces à conviction » (accéder aux vidéos de l’émission via http://www.retraites-enjeux-debats.... )
A qui profite la dette ?
A ceux dont l’explosion des inégalités depuis 30 ans a permis d’accumuler des excédents très supérieurs à leurs besoins de consommation
Y-a-t-il une instrumentalisation politique de la dette publique ?
Oui, la dette sert à justifier en permanence la réduction des prestations sociales, ainsi que le démantèlement des services publics au profit du secteur privé lucratif.
N’y-a-t-il pas une solution de bon sens pour stopper l’accroissement continu de la dette publique découlant de déficits budgétaires systématiques depuis 1975 ?
Pourquoi ne pas, tout simplement, équilibrer les dépenses nécessaires par une fiscalité (sur les revenus, les patrimoines, les transmissions, les plus-values …) aussi fortement progressive que nécessaire ? Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ceci est possible sans augmenter les prélèvements sur les revenus modestes et moyens. Voir sur http://alternatives-economiques.fr/... les propositions d’Alain Godard (ex PDG de Rhône-Poulenc Agrochimie) qui permettraient de faire entrer chaque année environ 100 milliards supplémentaires dans les caisses de l’Etat, sans augmenter ni la TVA, ni les impôts des contribuables qui gagnent moins de 60 000 euros par an.
Une petite histoire très marrante circule actuellement et illustre parfaitement comment on en est arrivé à la situation actuelle. Voir « La crise ... des ânes » surhttp://www.retraites-enjeux-debats.... . Je n’arrive pas à voir ce qui dans cette histoire ne serait pas conforme à la réalité que nous subissons. Quelqu’un peut-il m’éclairer ?
(Toute diffusion ou publication sur vos blogs est autorisée et même encouragée)

vendredi 19 août 2011

Les riches sentent les dangers de la situation actuelle


Monique Pinçon-Charlot: «Les riches sentent les dangers de la situation actuelle

Monique Pinçon-Charlot. MPC
Monique Pinçon-Charlot.

INTERVIEW – Certains riches veulent être plus taxés pour éponger les déficits publics. Une vaste hypocrisie, dénonce la sociologue Monique Pinçon-Charlot, spécialiste de la bourgeoisie...

Le patron de Publicis, Maurice Lévy estime que les Français les plus riches doivent participer à la réduction du déficit sous la forme d'une contribution fiscale exceptionnelle. Pierre Bergé y est également favorable. Mais pour Monique Pinçon-Charlot, co-auteur du Président des riches*, ce n'est rien d'autre que de la poudre aux yeux. Elle décrypte les vraies motivations des riches.
Comment analysez-vous l'appel de Maurice Lévy au paiement par les plus riches d'une contribution exceptionnelle pour éponger les déficits?
Cette idée est dans l'air du temps. Elle circule dans les cercles privés et les résidences huppées. Avec les révolutions arabesles émeutes en Angleterre, la classe dominante sent les dangers explosifs de la situation actuelle.
A la suite de la sortie de notre livre Le Président des riches, nous avons passé 8 mois à sillonner la France.  Nous avons pu mesurer à quel point il y a un sentiment de révolte dans le pays de Nicolas Sarkozy parmi les classes moyennes et populaires.
Compte tenu des affaires ServierTapieBettencourt et Wildenstein qui touchent de près le président de la République, ses amis se devaient de faire un geste pour apaiser la tension. C'est dans ce contexte qu'il faut comprendre la tribune de Maurice Lévy.
L'idée que les riches paient une contribution exceptionnelle est quand même une bonne nouvelle?
Payer une contribution exceptionnelle est le moyen pour les riches de se légitimer. Surtout qu'elle ne serait pas très contraignante. Maurice Lévy parle bien d'une taxe exceptionnelle. Cela sous-entend qu'elle sera provisoire.
Pour réellement bien faire, les riches devraient payer enfin leurs impôts en mettant fin à l'optimisation fiscale. Il faudrait une réelle réforme fiscale progressive où tous les revenus du travail et du capital seraient prélevés à la source pour éviter les niches et l'évasion.
La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 ne dit-elle pas que l'impôt «doit être également réparti entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés»?
Mais quand bien même, une contribution exceptionnelle serait appliquée, le montant resterait très symbolique au regard de leur richesse.
Pensez-vous qu'avec cette crise, en France, les riches vont devenir plus solidaires?
Rien ne va changer. Souvenez-vous en 2008, l'Etat français a volé au secours des banques à coup de milliards. Tout est rentré dans l'ordre très vite pour ces institutions. La preuve, elles se sont remises à verser des bonus à leurs dirigeants et à leurs traders. Regardez cette année, le plan de sauvetage de la Grèce. Il va alourdir l'endettement de la France de 15 milliards d'euros. Mais c'est un cadeau inouï aux grandes fortunes grecques qui sont les principales créancières du pays. Conclusion: on fait toujours des cadeaux aux plus riches.
A partir de quand est-on considéré comme très riche en France?
La grande richesse est multidimensionnelle. Bernard Arnault est l'homme le plus riche de France avec 21 milliards d'euros. Jean-Paul Gaultier, qui est la 500e fortune hexagonale selon Challenges est à la tête de 60 millions d'euros.  L'écart entre les deux est très important.
Mais la richesse est de plusieurs ordres. Au-delà de la richesse matérielle, il y a la richesse culturelle (tableaux et autres œuvres d'art…), sociale (cercles, réseaux…) et la richesse symbolique. Le riche est plutôt mince et redressé alors que le pauvre a tendance à souffrir d'obésité. Jamais les individus n'ont autant porté l'origine de leur classe sur leur corps. 
La grande richesse, c'est comme un iceberg. Quand on en voit une partie, il faut se dire qu'il y en a 100 fois plus en-dessous.
*Une nouvelle version enrichie du Président des riches sortira en librairie le 15 septembre aux éditions La Découverte.
 Propos recueillis par Mathieu Bruckmüller




samedi 13 août 2011

Celui qui croit que la croissance peut être infinie dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste.

(citation de Kenneth Boulding, président de l'Américcan Economic  Association.)

Ici c'est vraiment la Toussaint, je suis enrhumé.
Normalement il devrait y avoir une amélioration du climat après le W.E. mais pour combien de temps?
...
Trêve de banalités, je veux parler du climat socio-politico-financier. Ils sont en train de nous préparer une nouvelle purge, et celle-ci sera comme d'ab. en direction des services publics et au détriment des plus humbles. Il   faut   les   arrêter !

Moi je suis de plus en plus prêt à faire une Révolution
Pour commencer, il faut s'attaquer aux inégalités et les forcer à décroître ces inégalités; d'une façon générale il faudra bien aussi que les pays riches commencent à diminuer leur avidité ainsi que la vitesse en général de cette société dont le rythme effréné laisse sur le bord de la route de plus en plus de monde. Halte au "toujours plus vite, toujours plus loin, toujours plus souvent". Il faut retrouver un nouvel art de vivre avec plus de saveur et plus de profondeur. La liberté, l'égalité ou la fraternité ne rentreront jamais dans des chiffres. Nous sommes des citoyens avant d'être des consommateurs. Mort aux agences de notation et tripatouilleurs en tout genre. On vient même de nous révéler qu'on pouvait vendre des titres qu'on ne possède pas (vente à découvert) juste pour exciter la bourse et tirer profit. Ils ne sont plus fous, mais criminels. Enfin, la pub est l'outil d'une propagande insidieuse qui fait de nous des gavés ou des frustrés de la consommation.
Voilà pourquoi je pense qu'après "Indignez-vous", il va falloir écrire "Réveillez-vous" puis Révoltez-vous".



mardi 9 août 2011

L'Europe face au mur de la dette


L'Europe face au mur de la dette

Les pays de l'Union européenne ploient sous une dette de près de 10.000 milliards d'euros, qu'ils auront le plus grand mal à rembourser. Déficit, chômage, croissance... notre carte permet de comparer la situation économique des 27 pays de la région. 



Les finances publiques des pays de l'Union européenne ont continué de se dégrader en 2010, malgré la mise en œuvre de drastiques plans d'austérité. La dette publique cumulée des 27 membres représentait à fin décembre 80% du Produit intérieur brut (PIB), contre moins de 75% l'année précédente, d'après les données d'Eurostat. La Grèce est au centre de tous les attentions, l'Europe et le FMI n'étant pas disposés à aider le pays d'avantage si les députés grecs rejettent les mesures d'austérité. Mais d'autres pays européens pourraient rapidement se trouver en difficulté, car les mauvais élèves sont nombreux. 


L'Espagne, où le déficit public a dépassé 9% du PIB en 2010 et dont l'économie reste minée par l'effondrement du marché immobilier, est en première ligne. L'Italie, où la dette équivaut à près de 120% de la richesse nationale, n'est pas en meilleure posture. 


Quant à la France, la réduction des dépenses a certes été plus importante que prévu l'an dernier, mais, avec près de 1.600 milliards d'euros à rembourser, l'Hexagone affiche le 7ème ratio de dette sur PIB le plus élevé des 27 pays de la zone et un déficit public de 7%. 


L'Allemagne a beau être citée souvent citée en exemple, sa dette est la plus imposante d'Europe (2.079 milliards d'euros). En fait, la région compte seulement quatre pays vertueux : la Finlande, la Suède, le Luxembourg et l'Estonie. 


Notre carte interactive permet de consulter l'état de santé des 27 membres de l'Union européenne. Passez la souris sur le nom d'un pays (en jaune pour ceux de la zone euro) pour faire apparaître les principales données macroéconomiques (endettement, croissance, chômage...). 


 


Retrouvez les principales données macroéconomiques des pays européens, des Etats-Unis et du Japon, dans notre nouvelle rubrique "Stats éco". Les chiffres sont réactualisés chaque jour.

mardi 2 août 2011

Sortir du capitalisme



La question de la sortie du capitalisme n'a jamais été plus actuelle. Elle se pose en des termes et avec une urgence d'une radicale nouveauté. Par son développement même, le capitalisme a atteint une limite tant interne qu'externe qu'il est incapable de dépasser et qui en fait un système mort-vivant qui se survit en masquant par des subterfuges la crise de ses catégories fondamentales : le travail, la valeur, le capital.

Cette crise de système tient au fait que la masse des capitaux accumulés n'est plus capable de se valoriser par l'accroissement de la production et l'extension des marchés. La production n'est plus assez rentable pour pouvoir valoriser des investissements productifs additionnels. Les investissements de productivité par lesquels chaque entreprise tente de restaurer son niveau de profit ont pour effet de déchaîner des formes de concurrence meurtrières qui se traduisent, entre autres, par des réductions compétitives des effectifs employés, des externalisations et délocalisations, la précarisation des emplois, la baisse des rémunérations, donc, à l'échelle macro-économique, la baisse du volume de travail productif de plus-value et 1a baisse du pouvoir d'achat. Or moins les entreprises emploient de travail et plus le capital fixe par travailleur est important, plus le taux d'exploitation c'est-à-dire le surtravail et la survaleur produits par chaque travailleur doivent être élevés. Il y a à cette élévation une limite qui ne peut être indéfiniment reculée, même si les entreprises se délocalisent en Chine, aux Philippines ou au Soudan.
Les chiffres attestent que cette limite est atteinte. L'accumulation productive de capital productif ne cesse de régresser. Aux États-Unis, les 500 firmes de l'indice Standard & Poor's disposent en moyenne de 631 milliards de réserves liquides ; la moitié des bénéfices des entreprises américaines provient d'opérations sur les marchés financiers. En France, l'investissement productif des entreprises du CAC 40 n'augmente pas, même quand leurs bénéfices explosent. L'impossibilité de valoriser les capitaux accumulés par la production et le travail explique le développement d'une économie fictive fondée sur la valorisation de capitaux fictifs. Pour éviter une récession qui dévaloriserait le capital excédentaire (suraccumulé), les pouvoirs financiers ont pris l'habitude d'inciter les ménages à s'endetter, à consommer leurs revenus futurs, leurs gains boursiers futurs, la hausse future de la valeur marchande de leur logement, cependant que la Bourse capitalise la croissance future, les profits futurs des entreprises, les achats futurs des ménages, les gains que feraient dégager les dépeçages et les restructurations, imposés par les LBO d'entreprises qui ne s'étaient pas encore mises à l'heure de la précarisation, surexploitation et externalisation de leurs personnels.
La valeur fictive (boursière) des actifs financiers a doublé en l'espace d'environ six ans, passant de 80 000 à 160 000 milliards de dollars (soit trois fois le PIB mondial), entretenant aux États-Unis une croissance économique fondée sur l'endettement intérieur et extérieur, lequel entretient de son côté la liquidité de l'économie mondiale et la croissance de la Chine, des pays voisins et par ricochet de l'Europe.
L'économie réelle est devenue un appendice des bulles financières. Il faut impérativement un rendement élevé du capital propre des firmes pour que la bulle boursière n'éclate pas et une hausse continue du prix de l'immobilier pour que n'éclate pas la bulle des certificats d'investissement immobilier vers lesquels les banques ont attiré l'épargne des particuliers en leur promettent monts et merveilles – car l'éclatement des bulles menacerait le système bancaire de faillites en chaîne, l'économie réelle d'une dépression prolongée (la dépression japonaise dure depuis quinze ans).
« Nous cheminons au bord du gouffre », écrivait Robert Benton. Voilà qui explique qu'aucun État n'ose prendre le risque de s'aliéner ou d'inquiéter les puissances financières. I1 est impensable qu'une politique sociale ou une politique de « relance de la croissance » puisse être fondée sur la redistribution des plus-values fictives de la bulle financière. I1 n'y a rien à attendre de décisif des États nationaux qui, au nom de l'impératif de compétitivité, ont au cours des trente dernières années abdiqué pas à pas leurs pouvoirs entre les mains d'un quasi-État supranational imposant des lois faites sur mesure dans l'intérêt du capital mondial dont il est l'émanation – ces lois, promulguées par l'OMC, l'OCDE et le FMI, imposent dans la phase actuelle le tout-marchand, c'est-à-dire la privatisation des services publics, le démantèlement de la protection sociale, la monétarisation des maigres restes de relations non commerciales. Tout se passe comme si le capital, après avoir gagné la guerre qu'il a déclarée à la classe ouvrière, vers la fin des années 1970, entendait éliminer tous les rapports sociaux qui ne sont pas des rapports acheteur/vendeur, c'est-à-dire qui ne réduisent pas les individus à être des consommateurs de marchandises et des vendeurs de leur travail ou d'une quelconque prestation considérée comme « travail » pour peu qu'elle soit tarifée. Le tout marchand, le tout marchandise comme forme exclusive du rapport social poursuit la liquidation complète de la société dont Margaret Thatcher avait annoncé le projet. Le totalitarisme du marché s'y dévoilait dans son sens politique comme stratégie de domination. Dès lors que la mondialisation du capital et des marchés, et la férocité de la concurrence entre capitaux partiels exigeaient que l'État ne fût plus le garant de la reproduction de la société mais le garant de la compétitivité des entreprises, ses marges de manoeuvre en matière de politique sociale étaient condamnées à se rétrécir, les coûts sociaux à être dénoncés comme des entorses à la libre concurrence et des entraves à la compétitivité, le financement public des infrastructures à être allégé par la privatisation. (...)
Si l'on a à l'esprit cette toile de fond, les programmes, discours et conflits qui occupent le devant de la scène politique paraissent dérisoirement décalés par rapport aux enjeux réels. Les promesses et les objectifs mis en avant par les gouvernements et les partis apparaissent comme des diversions irréelles qui masquent le fait que le capitalisme n'offre aucune perspective d'avenir, sinon celle d'une détérioration continue des conditions de vie, d'une aggravation de sa crise, d'un affaissement prolongé passant par des phases de dépression de plus en plus longues et de reprise de plus en plus faibles. Il n'y a aucun « mieux » à attendre si on juge le mieux selon les critères habituels : il n'y aura plus de « développement » sous la forme du plus d'emplois, plus de salaire, plus de sécurité. Il n'y aura plus de « croissance » dont les fruits puissent être socialement redistribués et utilisés pour un programme de transformations sociales transcendant les limites et la logique du capitalisme.
L'espoir mis, il y a quarante ans, dans des « réformes révolutionnaires » qui, engagées de l'intérieur du système sous la pressions de luttes syndicales, finissent par transférer à la classe ouvrière les pouvoirs arrachés au capital, cet espoir n'existe plus. La production demande de moins en moins de travail, distribue de moins en moins de pouvoir d'achat à de moins en moins d'actifs ; elle n'est plus concentrée dans de grandes usines pas plus que ne l'est la force de travail. L'emploi est de plus en plus discontinu, dispersé sur des prestataires de service externes, sans contact entre eux, avec un contrat commercial à la place d'un contrat de travail. Les promesses et programmes de « retour » au plein emploi sont des mirages dont la seule fonction est d'entretenir l'imaginaire salarial et marchand, c'est-à-dire l'idée que le travail doit nécessairement être vendu à un employeur et les biens de subsistance achetés avec l'argent gagné. Autrement dit : qu'il n'y a pas de salut en dehors de la soumission du travail au capital et de la soumission des besoins à la consommation de marchandises : qu'il n'y a pas de vie, pas de société au-delà de la société de la marchandise et du travail marchandisé, au-delà et en dehors du capitalisme.
L'imaginaire marchand et le règne de la marchandise empêchent d'imaginer une quelconque possibilité de sortir du capitalisme et empêchent par conséquent de vouloir en sortir. Aussi longtemps que nous restons prisonniers de l'imaginaire salarial et marchand, l'anticapitalisme et la référence à une société au-delà du capitalisme resteront abstraitement utopiques et les luttes sociales contre les politiques du capital resteront des luttes défensives qui, dans le meilleur des cas, pourront freiner un temps mais non pas empêcher la détérioration des conditions de vie.
La « restructuration écologique » ne peut qu'aggraver la crise du système. Il est impossible d'éviter une catastrophe climatique sans rompre radicalement avec les méthodes et la logique économique qui y mènent depuis 150 ans. Si on prolonge la tendance actuelle, le PIB mondial sera multiplié par un facteur 3 ou 4 d'ici à l'an 2050. Or, selon le rapport du Conseil sur le climat de l'ONU, les émissions de CO2 devront diminuer de 85% jusqu'à cette date pour limiter le réchauffement climatique à 2°C au maximum. Au-delà de 2°C, les conséquences seront irréversibles et non maîtrisables.
La décroissance est donc un impératif de survie. Mais elle suppose une autre économie, un autre style de vie, une autre civilisation, d'autres rapports sociaux. En leur absence, la décroissance risque d'être imposée à force de restrictions, rationnements, allocations de ressources caractéristiques d'un socialisme de guerre. La sortie du capitalisme s'impose donc d'une façon ou d'une autre. Le reproduction du système se heurte à la fois à ses limites internes et aux limites externes engendrées par le pillage et la destruction d'une des deux « principales sources d'où jaillit toute la richesse » : la terre. La sortie du capitalisme a déjà commencé sans être encore voulue consciemment. La question porte seulement sur la forme qu'elle va prendre et la cadence à laquelle elle va s'opérer. (...)
André Gorz, le 16 septembre 2007

lundi 1 août 2011

Dette américaine

Actuellement de 14.294 milliards de dollars l'accord prévoit un relèvement du plafond de la dette d'au moins 2.100 milliards de dollars,  pour permettre au Trésor de faire des emprunts après le 2 août. Le tout pour tenir jusqu'en 2013, soit après les élections.
Cette mesure sera accompagnée d'une première réduction des dépenses de 1.000 milliards de dollars. Une commission spéciale bipartite du Congrès sera ensuite chargée de trouver avant fin novembre des baisses de dépenses supplémentaires à hauteur de 1.500 milliards de dollars.
Les républicains ont obtenu d'importantes baisses des dépenses sans céder sur une hausse des impôts des ménages les plus riches ou la suppression de niches fiscales, comme celle qui profite aux propriétaires d'avions d'affaires, et qui a été dénoncée à de nombreuses reprises par le président lui-même.
Les deux parties ont fait des concessions au fil des négociations, mais leurs positions restent largement opposées. D'un côté, les républicains réclament des baisses d'impôts et des réductions budgétaires drastiques. De l'autre, les démocrates veulent accompagner la rigueur budgétaire d'efforts fiscaux de la part des plus riches.
Qui sont les vainqueurs? Une fois de plus, toujours les mêmes, ainsi que les perdant.
Rien ne change et les riches sont toujours aussi arrogants.