mardi 12 novembre 2013

Au soir du 11 novembre

Ce week-end du 11 novembre aura vu une augmentation de la tension en France.  D’abord, dans la droite ligne des années 30,une instrumentalisation par l’extrême droite, de la commémoration du 11 novembre dans le scandaleux chahut organisé contre le président Hollande sur les Champs-Élysées. Ensuite, une instrumentalisation des « bonnets rouges », dénoncés, aussi bien par le maire « divers gauche » de Carhaix, l’un de leurs porte-parole, que par toute la gauche bretonne, celle qui a manifesté à Quimper et celle qui a manifesté à Carhaix.

Nous aurions tort de prendre cela à la légère, tant l’analogie avec les années 30 est forte. De plus en plus, il faut lier la bataille contre les politiques néolibérales et contre l’extrême droite, car cette dernière sait qu’elle peut devenir l’ultime recours des néolibéraux. De plus, cette extrême droite joue double jeu (avec une sorte de takia comme chez les intégristes islamistes). D’un côté, Marine Le Pen a repeint la façade du FN pour faire croire que derrière le Rassemblement Bleu Marine, le FN est devenu un parti comme les autres, et de l’autre côté, des organisations formellement séparées font le travail de provocation. Mais leur séparation, comme dans toute période de crise, ne trompe que ceux qui manquent de culture historique et politique.
Nous avons déjà suffisamment dit que le mouvement syndical revendicatif, et même le Front de gauche, n’avait pas été à la hauteur des enjeux en laissant l’initiative à d’autres forces. Alors nous pouvons saluer le mot d’ordre de la marche du 1er décembre, lancé par Jean-Luc Mélenchon. Oui, il faut s’opposer aux politiques fiscales néolibérales de Nicolas Sarkozy et de François Hollande,  et revendiquer une révolution fiscale républicaine. Oui, il faut s’opposer aux cadeaux fiscaux demandés par le Medef et faire une politique favorable aux couches populaires et aux couches moyennes intermédiaires. Mais là, bien sûr, l’engrenage de la crise globale nous obligera à intégrer cela dans l’émergence d’une République sociale comme alternative anticapitaliste au modèle économique et social néolibéral.