jeudi 15 mars 2012

La dynamique Mélenchon

En meeting mercredi soir à Clermont-Ferrand, le candidat du Front de Gauche, 

crédité de 11% dans le dernier sondage CSA pour BFMTV, a affirmé vouloir 

"passer en tête à gauche". Une ambition qui inquiète le Parti Socialiste, 

délaissé par certains électeurs.


Mercredi soir, François Hollande n'était pas le seul candidat de gauche à donner de la voix. Jean-Luc Mélenchon était en meeting à Clermont-Ferrand. Plus de 8000 personnes, militants, sympathisants mais aussi simples curieux, ont répondu à l'appel du candidat du Front de Gauche, qui a le vent en poupe.

Crédité de 11% d'intentions de vote dans la dernière enquête d'opinion CSA pour BFMTV,  Jean-Luc Mélenchon a estimé mercredi que la volonté populaire pouvait le "catapulter bien au-delà". Car l'ambition de cet ancien du Parti Socialiste, dont il a claqué la porte en 2008, "n'est pas de faire du témoignage mais de passer en tête à gauche". L'élection présidentielle n'est pour lui qu'une étape dans une "révolution citoyenne en gestation". A la base de cette révolution, la multiplication des "assemblées citoyennes". Lancées en septembre, ces réunions de petits groupes, qui privilégient le dialogue, ont déjà eu lieu dans plus de 600 localités. Cette stratégie "d'enracinement" du Front de Gauche s'est avérée payante : les intentions de vote en faveur de Jean-Luc Mélenchon ne cessent de grimper.

A tel point que certains électeurs du Parti Socialiste commencent à regarder plus à gauche pour le 22 avril. C'est le cas d'Antoine Estienne, un Clermontois de 26 ans, en recherche d'emploi. Sympathisant socialiste de longue date - plutôt de "la gauche du PS", précise-t-il-, il est allé voir le député européen au Zénith mercredi soir, "par curiosité". Il est ressorti conquis par le personnage, "un tribun hors pair, qui possède des qualités d'harangueur sans tomber dans le populisme", mais aussi par ses idées. "Mélenchon reprend les fondements socialistes et l'idée d'une gauche qui assume, comme Mitterrand en 1981", explique-t-il. Résultat, le jeune homme, qui a voté "sans conviction" Ségolène Royal en 2007, donnera "probablement"  sa voix au Front de Gauche. "Je m'étais presque résolu à voter Hollande, mais en voyant comment la campagne évolue... Hollande ne va pas mener une vraie politique de gauche", affirme-t-il.


25.000 personnes attendues à Paris, dimanche


Le candidat du PS refuse en effet de composer avec le Front de Gauche pour trouver une plate-forme commune. Pas question, donc, pour Jean-Luc Mélenchon "de participer à un gouvernement de Hollande". Et pas question non plus de lui céder le passage pour le 1er tour. L'ancien ministre du gouvernement Jospin compte bien "passer en tête à gauche" et fait fi des appels à "la mobilisation dès le 1er tour" et aux votes utiles lancés par François Hollande à Marseille, mercredi soir.

Pour Clémentine Autain, Hollande n'a pas le monopole du rassemblement à gauche. "Ce serait faux de penser qu'un seul candidat, en particulier François Hollande, qui n'est pas sur une ligne de gauche franche, puisse rassembler tout le peuple de gauche", a affirmé la porte-parole du Front de Gauche, jeudi matin, sur Canal+. D'autant plus que, selon elle, "il n'y a pas de danger aujourd'hui qu'un candidat de gauche ne soit pas au second tour". "Au deuxième tour, plus nous serons forts, plus nous apporterons notre contribution à la victoire de la gauche", insiste-t-elle.

Car Jean-Luc Mélenchon est bien décidé à ne pas s'arrêter là. Dimanche, à Paris, le Front de Gauche a convié ses sympathisants à une marche pour la VIe République vers la Bastille. Plus de 25.000 personnes sont attendues. Une nouvelle étape vers la révolution?

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