Les syndicats de l'usine ArcelorMittal de Florange, menacée de
fermeture,
ont refusé l'invitation du chef de l'Etat à l'Elysée. Nicolas Sarkozy a
réagi en accusant la CGT de vouloir jouer "un rôle politique".
réagi en accusant la CGT de vouloir jouer "un rôle politique".
Les salariés de l'usine d'ArcelorMittal sont montés sur Paris jeudi
15 mars pour rencontrer Nicolas Sarkozy à son QG de campagne.
Ils ont été accueillis par des gaz lacrymogène et refoulés vers
le Pont Mirabeau.
15 mars pour rencontrer Nicolas Sarkozy à son QG de campagne.
Ils ont été accueillis par des gaz lacrymogène et refoulés vers
le Pont Mirabeau.
Les métallos d'ArcelorMittal Florange (Moselle) ont quitté jeudi en début d'après-midi la rue de la Convention, où se situe le QG de campagne de Nicolas Sarkozy, pour se rendre à pied à la Tour Eiffel, où ils envisageaient de déployer une banderole. Aux cris de "merci Sarko", "travaillez plus pour gazer plus", les salariés de Florange, où deux hauts-fourneaux sont à l'arrêt depuis plusieurs mois, avaient l'intention de déployer une banderole proclamant "l'acier lorrain vivra". Ils ont indiqué aussi vouloir se rendre à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) au siège d'ArcelorMittal France.
De brèves échauffourées ont opposé jeudi à la mi-journée quelque 200 métallurgistes de l'aciérie ArcelorMittal de Florange (Moselle) aux forces de l'ordre, devant le QG de Nicolas Sarkozy, et les métallos ont décidé de boycotter la rencontre proposée lundi à l'Elysée. Venus pour défendre l'avenir de leur usine, les salariés de Florange, où deux hauts fourneaux sont à l'arrêt depuis plusieurs mois, étaient arrivés à 12H00 dans le XVe arrondissement, à proximité du QG de campagne, où un important dispositif policier avait été déployé.
Nicolas Sarkozy, en déplacement dans la Marne, n'était pas présent à son QG. Partis vers 07H00 de Lorraine, quatre autocars affrétés par une intersyndicale CFDT-CGT-FO avaient été escortés par les CRS depuis le péage autoroutier de Marne-la-Vallée (Seine-et-Marne), a constaté un journaliste de l'AFP. Lors de brèves échauffourées, les métallos ont été aspergés de gaz lacrymogène par la gendarmerie mobile et refoulés vers le pont Mirabeau.
"Le candidat du peuple accueille le peuple avec des CRS", a regretté à sa descente de bus le responsable de la CFDT, Edouard Martin, qui a reçu plusieurs jets de gaz lacrymogène. "Nous ne sommes pas venus dans un esprit d'affrontement mais dans un esprit de dialogue, faire de la pédagogie sur la situation de notre usine", a-t-il ajouté. Revêtus de la tenue argentée de la "coulée" et au milieu de feux de bengale et de pétard, les "métallos" ont demandé à être reçus par un membre de l'équipe de campagne.
"On est reçus avec des gaz lacrymogènes"
Nicolas Sarkozy avait quitté son QG vers 11h30, selon des journalistes sur place. A sa sortie, il a indiqué qu'il "avait des obligations" et que "les métallos (devant venir à Paris) n'étaient pas représentatifs", en réitérant sa proposition de rendez-vous pour lundi à l'Elysée à 11H00. Mais, mécontents de l'accueil qu'ils ont reçu à proximité du siège de campagne de Nicolas Sarkozy, les représentants de la CFDT et de la CGT ont annoncé qu'ils refusaient de se rendre à l'Elysée. FO aussi.
"On n'a jamais dérapé, on est reçu avec des gaz lacrymogènes. On n'ira pas à l'Elysée lundi", a expliqué Edouard Martin, responsable CFDT, la CGT confirmant de son côté une décision similaire. Nicolas Sarkozy leur avait proposé de les rencontrer en l'absence de tout décideur d'ArcelorMittal. Dans l'après-midi, les ArcelorMittal voulaient déployer sur la tour Eiffel une banderole géante proclamant "L'acier lorrain vivra". "Le symbole de la France, c'est la tour Eiffel. Or, l'acier de la tour a été forgé en Lorraine", a expliqué Edouard Martin.
Nicolas Sarkozy, en déplacement à Suippes (Marne), a accusé dans l'après-midi la CGT de vouloir jouer "un rôle politique", en commentant les incidents survenus devant son QG de campagne entre des salariés d'ArcelorMittal venus de Florange et les forces de police. "Que les syndicalistes défendent les syndiqués et ne fassent pas de politique et la CGT se portera mieux (...) Je dis aux vrais salariés de Florange, ceux qui travaillent, que je suis à leur disposition", a déclaré le président-candidat, en ajoutant: "que la CGT ne pense pas qu'elle a un rôle politique à jouer dans cette campagne, ça ne lui va pas, ce n'est pas bien".
Le 22 mars, la CGT organisera à Florange une "grande journée nationale" de manifestation sur le thème de "L'industrie et la sidérurgie en France". Elle prévoit de faire venir en Lorraine "des milliers" de métallos français, belges, luxembourgeois et allemands. En engageant leur mouvement le 20 février, les syndicats avaient promis de faire de Florange "le cauchemar du gouvernement" si les deux hauts-fourneaux de l'aciérie, en sommeil depuis plusieurs mois, n'étaient pas remis rapidement en route. ArcelorMittal assure qu'il ne s'agit que d'une mise en veille temporaire, rendue nécessaire par une demande mondiale d'acier insuffisante.
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