Nicolas Sarkozy s'est permis une belle pirouette en commentant le 2 septembre les mauvais chiffres du chômage, le mois de juillet étant le troisième mois consécutif a enregistrer une hausse du nombre de demandeurs d'emploi. Le président des riches a insisté sur la vigueur des créations d'emploi et établit un lien entre chômage et démographie. En clair, les mauvaises statistiques seraient dues à la vitalité démographique française.
Les grands médias ont repris à leur compte les déclarations de Sarkozy et du gouvernement. Et ont asséné les statistiques publiées par le ministère de l'Emploi : ainsi le nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A (ceux n'ayant exercé aucune activité au cours du mois) en France métropolitaine a augmenté de 36 100 (+1,3 %) le mois dernier pour s'établir à 2 756 500. Et on n'en saura pas plus.
Pourtant, le collectif « Autres chiffres du chômage » (ACDC) a livré récemment d'autres informations sur le chômage. Au deuxième trimestre 2011, les besoins d'emploi non satisfaits concernaient 5 millions de personnes en France. Ainsi, chômeurs et personnes en sous-emploi représentent au total 14,2 % de la population active (deuxième trimestre 2011). Le taux de chômage s'élève pour la France à 9,6 %, en baisse de 0,1 point sur une année. Mais les inscriptions à Pôle emploi concernent plus de 5,1 millions de personnes au deuxième trimestre 2011.
Sur un an, cette population a augmenté de 1,8 %, souligne le collectif avec ce commentaire : « En raison de ces larges différences de champ entre les personnes inscrites à Pôle Emploi, d'une part, et les personnes définies comme étant au chômage ou en sous-emploi par l'INSEE, d'autre part, l'analyse conjoncturelle qui s'appuie sur les statistiques mensuelles de Pôle Emploi ne délivre pas le même diagnostic que celui issu des enquêtes Emploi de l'INSEE. Ce constat se vérifie même si l'on se limite à la seule catégorie A, dont la définition est conceptuellement la plus proche de celle du chômage BIT. Sur la dernière année, le nombre de ces demandeurs a très légèrement augmenté (+0,4%), tandis qu'on observait un reflux du nombre de chômeurs ».
Lors de la campagne présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy avait fixé un objectif de plein emploi à moins de 5 % de taux de chômage, alors qu'un certain nombre d'économistes annonçaient une crise financière.
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