mardi 25 mars 2014

Municipales : à Fréjus, voie ouverte pour le FN malgré le retrait du PS



A Fréjus, la perspective d'un front républicain opposé au candidat du FN, David Rachline, arrivé largement en tête (40,3 %) au premier tour des élections municipales, s'est évanouie. Mardi matin, le candidat investi par l'UMP, Philippe Mougin, en deuxième place du scrutin avec 18,8 %, a fait déposer sa liste à la sous-préfecture de Draguignan, opposant ainsi une fin de non-recevoir aux négociations en cours depuis lundi matin.
Ces discussions visaient à éviter une potentielle quadrangulaire en fusionnant les listes de trois candidats en mesure de se maintenir au second tour : outre celle de M. Mougin, celle du maire sortant (droite),  Elie Brun, arrivé troisième du scrutin avec 17,6 % des voix, et celle de la socialiste Elsa Di Méo, dont la liste « sans étiquette » a réuni 15,5 % des suffrages.
TRIANGULAIRE AU SECOND TOUR
La candidate PS a finalement renoncé à être présente au second tour, mais ne donne pas de consigne de vote. Elle ouvre ainsi la voie à une triangulaire entre leFront national et deux candidats de droite, l'UMP Philippe Mougin et le maire sortant Elie Brun, divers droite.
Philippe Mougin a refusé de céder à la principale condition posée par les deux autres candidats : fusionner les trois équipes derrière une nouvelle tête de liste plus consensuelle, en l'occurrence Jean-Claude Tosello, qui a récemment quitté, avec neuf autres personnes, la majorité municipale d'Elie Brun pour occuper la troisième place sur la liste Mougin.
Cette solution avait l'aval de François Léotard, ancien maire de la quatrième ville du Var (53 000 habitants), encore très influent dans ce fief de la droite, en dépit de sa retraite de la vie politique. L'ancien ministre s'est exprimé publiquement, dans plusieurs médias, pour soutenir ce scénario face au FN, ainsi qu'Hubert Falco, le maire (UMP) de Toulon réélu dès le premier tour.
« IRRÉVERSIBLE »
Cette pression n'a pas fait plier Philippe Mougin, qui a confirmé, mardi midi, que le dépôt de sa liste était « irréversible ». Le candidat UMP a expliqué son choix à la presse, devant sa permanence, sous les invectives des partisans d'Elie Brun et d'Elsa Di Méo, rassemblés pour appeler une dernière fois à la « fusion »« La liste que je conduis est arrivée en deuxième position du premier tour, a-t-il déclaré. En vertu des règles républicaines, ce serait à ceux que nous avons devancés de sedésister en notre faveur. »
Jérôme Fenoglio 
Journaliste au Monde

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