mardi 8 mai 2012

Hollande élu, les travailleurs ne peuvent compter que sur eux-mêmes

Billet de Nathalie Arthaud

lundi 7 mai 2012
Au len­de­main de l'élection de Hollande, je cons­tate qu'au-delà du sen­ti­ment de satis­fac­tion géné­rale de s'être débar­rassé de Sarkozy, il n'y a guère d'enthou­siasme ni beau­coup d'illu­sions.
Il faut dire que, dans cette cam­pa­gne, Hollande n'a guère cher­ché à faire rêver, c'est le moins que l'on puisse dire... Et sur­tout, il ne s'est engagé à rien vis-à-vis des tra­vailleurs. Pendant la cam­pa­gne, Hollande, a été inter­pellé sur les plans de licen­cie­ment qui ris­quent de tomber après les élections. Il a répondu « je ne lais­se­rai pas faire ». Mais il s'est bien gardé de dire ce qu'il fera, com­ment il s'y pren­dra. Lorsque Hollande a été inter­pellé par les Fralib, il a promis d'orga­ni­ser une table ronde. Lorsqu'il a été inter­pellé par les sidé­rur­gis­tes d'Arcelor Florange, il a promis de faire passer un projet de loi, for­çant le groupe licen­cieur à trou­ver un repre­neur… Lorsqu'il a été inter­pellé par les ouvriers de PSA-Aulnay mena­cés de licen­cie­ment, il leur a dit qu'il se pen­che­rait sur leur sort… Alors, ce ne sont pas ces décla­ra­tions et ces mesu­res sym­bo­li­ques qui empê­che­ront les grou­pes de licen­cier et le chô­mage de monter.
Ce qui est cer­tain, c'est que Hollande ne béné­fi­ciera pas de période de grâce de la part des mar­chés finan­ciers. Le capi­tal va, sans tarder, deman­der son dû et, dans cette période de vaches mai­gres, il ne peut être pris que sur les tra­vailleurs.
Non seu­le­ment Hollande n'empê­chera pas l'aggra­va­tion de l'exploi­ta­tion, mais il se mettra, comme tous les autres, au ser­vice des puis­san­ces de l'argent. Les diri­geants du PS, qui se bous­cu­lent main­te­nant pour être au gou­ver­ne­ment, ne sont pas plus capa­bles de jugu­ler la crise qu'ils ne sont déci­dés à défen­dre les sala­riés contre le grand capi­tal. Car pour cela, il fau­drait être prêt à pren­dre des mesu­res contrai­gnan­tes contre le grand patro­nat, ce que le Parti socia­liste ne veut ni ne peut faire.
Ce n'est pas par pes­si­misme que je dis cela, bien au contraire ! Je dis cela parce que je suis convain­cue que nous pou­vons, nous, les tra­vailleurs, impo­ser une autre poli­ti­que. Si, indi­vi­duel­le­ment, nous n'avons pas la force de nous défen­dre, col­lec­ti­ve­ment nous le pou­vons. C'est pour­quoi, Hollande ou pas, les tra­vailleurs doi­vent faire valoir leurs reven­di­ca­tions, ils doi­vent dire ce dont ils ont besoin. Et ils doi­vent se battre pour.

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