Jean-Luc Mélenchon a réussi à prendre la tête de la
gauche antilibérale à cinq mois de l'élection présidentielle française et rêve
d'une percée dans la cour des grands.
Il est parvenu pour l'heure à éclipser ses concurrents
trotskystes et à distancer la candidate écologiste, Eva Joly.
Le candidat du Front de gauche est en effet solidement
ancré à 7% ou 7,5% dans les sondages.
L'ardeur du député européen sur le terrain, sa
capacité à rassembler et, surtout, sa parole claire, une allusion au flou
entretenu aux yeux de la gauche radicale par le candidat socialiste François
Hollande.
Jean-Luc Mélenchon se veut en effet clairement à
gauche et dénonce la logique de soumission des principaux leaders socialistes
aux règles du marché. Il s'oppose également à la main récemment tendue par
François Hollande aux centristes.
Face à lui, les candidats du Nouveau parti
anticapitaliste (NPA) et de Lutte ouvrière, Philippe Poutou et Nathalie Artaud,
en sont réduits pour l'instant à faire de la figuration.
Aucun d'eux ne dépasse 1% dans les récents sondages,
alors qu'en 2002, leurs prédécesseurs, Olivier Besancenot et Arlette Laguiller,
avaient totalisé près de 10% des voix au premier tour, un score marquant une
exception française pour des trotskystes.
Le retrait de la populaire Arlette Laguiller puis du
très médiatique facteur du NPA Olivier Besancenot n'expliquent qu'en partie cet
effondrement, d'autant qu'ils avaient déjà été victimes de l'érosion de leur
électorat en 2007, avec 1,33% et 4,08% des voix respectivement.
Jean-Luc Mélenchon, doit en effet bénéficier du vote
utile en ces temps de crise.
Il est totalement en campagne depuis des semaines et
il rencontre un réel succès sur le terrain. Il est celui qui rassemble le
plus dans ses meetings, comme les 2.000 à 3.000 personnes présentes la semaine
dernière à Talence (Gironde). C'est d'ailleurs à Talence qu'il s'est fixé
jeudi dernier pour objectif ambitieux de devancer le candidat PS.
Parallèlement, le programme du candidat et du Front de
gauche s'est vendu à 250.000 exemplaires.
Toute la difficulté est de faire passer l'idée qu'il
ne suffit pas de voter socialiste pour battre Nicolas Sarkozy.
Il faut mettre la question sociale au coeur de la
campagne.
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