Bon à savoir si toutefois c'est de l'information objective, moi je l'ai dit, je ne sent pas trop le candidat P.S., il n'est pas beaucoup mieux que DSK, et certains autres concurrents n'ont pas de couilles: Arnaud Montebourg entre-autres. Je pense qu'il faille à tous prix que Mélenchon arrive en 3ème position pour faire pression sur le candidat P.S. (Didier)
Lu dans "L'Express" ce qui suit sur François Hollande:
"De manière assez paradoxale, l'intimité de cet homme si pudique, si secret, dont on sait à peine qu'il ne s'est jamais entendu avec un père autoritaire et qu'il a un frère aîné, est, depuis trente ans, l'une des plus exposées. En 1988, c'est en couple qu'il entre et qu'il s'affiche devant l'Assemblée nationale. A deux reprises, en mai 2001 et en décembre 2004, il pose en famille pour Paris Match. En 2007, leur séparation est une donnée politique à part entière dans la campagne présidentielle. Cette année, c'est encore une grille de lecture privée qui a sous-tendu la campagne de la primaire, dans l'affrontement d'un homme avec son ex-compagne. Et le ralliement de Ségolène Royal à François Hollande est un soulagement personnel aussi important qu'une victoire politique : une ligne de front s'est éteinte. "Ne vous y trompez pas, insiste l'un de ses fidèles, si François l'emporte en 2012 contre Nicolas Sarkozy, il faudra se souvenir du 12 octobre. Parce qu'à partir de ce jour-là c'est un homme public totalement serein dans sa vie privée qui a pris le chemin de la guerre."
D'autant que, en artiste du compromis, Hollande est passé maître dans l'esquive des conflits. Tous ceux qui le pratiquent le savent : c'est au ton de son "oui" qu'on peut entendre un "non", jamais prononcé clairement. "Un formidable professionnel de l'embobinage, un spécialiste de l'entourloupe, s'amuse un ancien membre de la direction du PS. Pas de cri, pas de colère, pas de drame - jamais de problèmes, que des solutions !" S'il compte tant d'ennemis dans le parti, c'est d'ailleurs à cause de ce qu'il n'a pas fait, bien plus qu'à cause de ce qu'il a fait : les coups de téléphone qu'il n'a pas passés, le coup de pouce qu'il n'a pas donné, les engagements qu'il n'a pas honorés, les mots qu'il n'a pas prononcés. Hollande ? Un "roublard madré", écrit sur son blog, en septembre dernier, l'ancien socialiste Jean-Luc Mélenchon, qui l'a beaucoup pratiqué. Madré : inventif et retors sous des dehors bonhommes. Le grand prix de camaraderie, et le premier à vous laisser tomber ! "Ce qui est exact, dit l'un de ses amis, c'est que François déteste se laisser coincer. S'il a le sentiment d'être enfermé, il commence à creuser pour sortir."
Ce refus d'aucune entrave, Hollande l'a théorisé jusque dans sa chair. Son poids, excessif, l'isolait dans la caricature du notable, rond de corps et d'esprit. Il a changé de peau, perdu des kilos. Il a pris ses marques dans l'anatomie d'un autre homme. Il a achevé sa mue, qui témoigne autant de sa ténacité que de sa volonté d'engager le combat. Au point d'en être obnubilé, quitte à monter chaque matin sur la balance. Un vrai réflexe d'anorexique, tout entier concentré sur le contrôle de son désir - "Ça va beaucoup mieux, j'ai arrêté de me peser !" confiait-il devant une salade, comme on se moque de ses propres lubies, à quelques journalistes, en avril dernier. Sa liberté, c'est aussi son scooter : "Avec ses aspirines, c'est à peu près le seul truc auquel il tienne vraiment, ironise un proche. François est un type qu'il ne sert à rien d'essayer d'accrocher, il vous filera toujours entre les doigts."
Solitaire par essence, blindé par expérience
Même lorsqu'il est touché par un propos blessant, le masque ne tombe pas. Et elles n'ont jamais manqué, les méchantes langues ! De "Flamby" à "Culbuto" en passant par "Monsieur petites blagues" et "la fraise des bois", jusqu'au cri du coeur d'Arnaud Montebourg, au printemps 2007 ("Le plus gros défaut de Ségolène Royal ? Son compagnon !"), ou, tout récemment, celui de Laurent Fabius ("Hollande président ? On rêve !"), l'ex-premier secrétaire a fait l'édredon. D'un mot, parfois, plus tard, lorsque l'agacement est passé, il botte en touche. Il y a quelques années, il a reproché à une journaliste, plusieurs semaines après son papier, d'avoir fait une allusion physique qu'il jugeait déplacée. Mais la plupart du temps, il se tait. Au fond, tout ça lui est un peu égal - François Hollande est un animal à sang-froid. La politique, chez lui, ne cède plus un pouce à l'affect. Solitaire par essence, blindé par expérience, il dissimule au plus profond tous ses anciens désarrois, les traces de ses tourments d'enfant, "Et les vagues terreurs de ces affreuses nuits/Qui compriment le coeur comme un papier qu'on froisse", chères à Baudelaire. Malgré les apparences, lui ne fendra jamais l'armure.
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