L'avocat Robert Bourgi met en cause dans une interview accordée au Journal du Dimanche l'ancien président Jacques Chirac et son ancien Premier ministre Dominique de Villepin dans une affaire de financements occultes en provenance d'Afrique.
Robert Bourgi dit avoir été chargé de transferts de fonds entre les chefs d'Etat africains et l'Elysée sous la présidence de Jacques Chirac. Il évoque des sommes de plusieurs dizaines de millions, ayant notamment servi à financer la campagne de Jacques Chirac pour la présidentielle de 2002.
"J'étais le porteur de valises de Chirac puis Villepin," dit Robert Bourgi, qui affirme avoir "vu Chirac et Villepin compter les billets."
Interrogé par le JDD, Dominique de Villepin a formellement démenti les accusations de Robert Bourgi.
"Tout cela n'est que fariboles et écrans de fumée", dit-il. "Je n'ai jamais cessé, depuis 1993, de me mobiliser contre les réseaux de quelque nature que ce soit, en vue d'une moralisation de la vie politique dans le cadre fixé par Jacques Chirac."
François Hollande, favori de la primaire socialiste pour la présidentielle de l'an prochain, a réagi en demandant dimanche l'ouverture d'une enquête judiciaire.
"Moi, ce que je demande, c'est que le garde des Sceaux puisse demander au parquet d'ouvrir immédiatement une procédure judiciaire parce qu'on doit savoir ce qui s'est passé pendant toutes ces années, parce que ce sont de graves infractions à la législation sur le financement des campagnes électorales, et peut-être même davantage", a dit François Hollande sur Canal+.
Les accusations de Robert Bourgi interviennent quelques jours après la publication du livre de Pierre Péan, "La République des mallettes", qui affirme que Dominique de Villepin aurait reçu une vingtaine de millions de dollars de chefs d'Etat africains entre 1992 et 2005.
L'ancien Premier ministre a dénoncé "un livre de fantasmes".
Patrick Vignal
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