mercredi 11 mai 2011

LE 10 MAI 81 LA GAUCHE VOULAIT CHANGER LA VIE

ET « LA VIE » A CHANGE LA GAUCHE.

Trente ans après, la victoire du 10 mai 1981 suscite encore passions
et débats, d’autant qu’elle fut suivie d’une longue série de défaites et
de reniements.
Un programme d’abord, dans lequel peuvent se reconnaître
celles et ceux que la gauche est censée représenter : l'ensemble
des salariés qui ne vit ou ne survit qu’en vendant sa force de
travail. Car la question sociale est au cœur de l’identité de gauche et l’ignorer
revient à lui ôter son âme, seul un projet explicite de
transformation sociale mettra en adéquation la gauche et ses
électeurs. Loin des tractations politiciennes ou des accords de
couloir, ce projet demande à être bâti dans la clarté vis-à-vis des électeurs.
Chaque composante du rassemblement doit être respectée dans sa
diversité, l’hégémonisme doit être banni. Et s’il est vrai que le
maintien des alliances est souvent une entreprise difficile, tout
l’art de la politique est là – sa noblesse aussi.
La mobilisation est le carburant des grands changements. Qui
ne se souvient du 10 mai 1981 au soir? Mais pour que la
transformation sociale devienne effective, il faut que la
mobilisation populaire s’inscrive dans la durée, qu’elle donne vie
à un mouvement politique de masse pour se réapproprier l’Histoire.
Hélas, dès 1983, la gauche au gouvernement tourna le dos à son
programme, disloqua le rassemblement et renvoya le bon peuple à ses
distractions télévisuelles.
Ne croyez pas qu'il faille ignorer les réalités et en particulier les difficultés
objectives ou avivées par l’adversaire.
Les pas en arrière sont inévitables en politique, de même qu’il convient à
chaque étape d’évaluer au mieux ses marges de manœuvre. Mais la
« parenthèse » ouverte en 1983 afin de tenir compte des « contraintes
extérieures » et jamais refermée depuis. Elle a hélas fourni la justification
à un complet reniement.
A un an de l’élection présidentielle de 2012, les conditions d’une éventuelle
renaissance de la gauche. Renaissance et non victoire, car faute de
rassemblement et de mobilisation autour d’un programme, remporter
l’élection ne serait qu’un succès éphémère et en tout cas en trompe l’œil.
La crise provoquée par la folie financière et un quinquennat de régression
sarkozyste appellent pourtant un changement de cap que seule une gauche
renouant avec ses principes et sa morale peut imprimer. Tel est l’enjeu des
12 mois qui s’ouvrent devant nous.

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